Le problème avec la productivité 🤯
#75 On ne prend plus le temps de bien travailler, ni de bien vivre.
Il y a quelques jours, Jean-Pierre Nadir, célèbre jury de Qui Veut Être Mon Associé, franchissait les portes de la Maison Pimpant (lieu regroupant notre usine, nos bureaux, notre centre logistique…).
Ce que j’en retiens, c’est la richesse de nos échanges :
🔸 Semaine de 4 jours.
🔸 Équilibre de vie.
🔸 Futur du voyage.
Au fil des discussions, je me suis rendu compte que tous ces sujets avaient un point commun :
Le rapport au temps.
Aujourd’hui, on vit souvent dans une urgence permanente :
Au travail : Multi-tasking, réunions à foison... On veut faire toujours plus de choses, sans prendre le temps de se concentrer sur l’essentiel.
À la maison : On rentre tard, puis on est aspiré par le tunnel du soir. Les devoirs, le repas, le bain, le rituel du coucher… sans vraiment prendre le temps de savourer ces moments en famille.
En vacances : On part 2 semaines dans un pays lointain. 2 semaines pendant lesquelles on ne se repose pas… pour voir un maximum de paysages possibles en peu de temps.
On revient fatigués, on se relance dans la routine à cent à l’heure.
🔖 Dans cette course à la productivité, peut-on vraiment changer notre rapport au temps pour nous concentrer sur ce qui compte vraiment ?
Aujourd’hui, je vous propose d’explorer notre rapport au temps, au travail et les actions que l’on peut mettre en place pour se recentrer sur ce qui a de l’impact.
PS : Moi, c’est Baptiste, co-fondateur de Pimpant et papa de deux enfants. Ici, j’explore le Futur du Travail.
Avant de commencer :
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👨🔧 Sommes-nous vraiment sortis de l’usine ?
Si l’on remonte un peu le fil du temps, le lien entre travail et cadence vient directement de l’organisation industrielle. (Alors qu’avant cela, le travail était plutôt rythmé au fil des saisons).
Avec la révolution industrielle, les journées se plient aux usines et le temps de travail s’intensifie.
De longues journées de travail, avec moins de pauses.
🎯 Objectif : produire beaucoup et vite.
👉 Puis la tendance s’est, semble-t-il, inversée grâce aux luttes sociales.
Avant 1841 : 15 h par jour, 6j sur 7, y compris pour les enfants.
1841 : 8 h max par jour pour les moins de 8 ans.
1848 : 12 h max pour les adultes.
1919 : 8 h max pour les adultes.
1936 : Semaine de 48 h.
2000 : Semaine de 35 h.
Oui, sur le papier, on travaille moins longtemps.
Une belle victoire en apparence.
Car si l’on travaille moins longtemps, on travaille surtout plus vite et plus intensément.
👉 C’est la course à la productivité.
Routine efficace du matin.
Optimisation des agendas pour faire plus en moins de temps.
Suppressions des temps inutiles.
Plus on est productif, plus on a de la valeur.
Mais au final, comment sait-on que l’on est productif ?
On compte le nombre de tâches effectuées dans un laps de temps précis ?
Mais comment compare-t-on la productivité de deux métiers qui n’ont rien à voir ?
Dans les faits, en un siècle, la productivité horaire (quantité produite par heure) a fortement augmenté en France (merci la technologie, l’automatisation, Internet…). On produit plus en moins de temps. Selon l’OCDE, la France fait même partie des pays avec l’une des productivités les plus élevées au monde.
👉 Produire plus, est-ce être plus efficace ?
Donc si l’on résume : si je produis plus en moins de temps, j’apporte plus de valeur à l’entreprise ?
Pas forcément !
Qui n’a jamais eu l’impression d’avoir travaillé avec acharnement… mais de ne pas avoir passé de temps sur ses missions les plus importantes ?
Coucou les réunions qui durent, les multiples sujets au sein d’une même journée.
Alors oui :
On peut faire plein de choses, mais pas forcément les bonnes.
Être productif, ce n’est pas forcément être efficace. 😊
D’ailleurs, selon une étude de Stanford, le multitasking diminue notre efficacité de 40 %.
Et en France, malgré l’un des meilleurs niveaux de productivité horaire au monde, l’efficacité ressentie par les salariés est en baisse : trop de tâches dispersées, trop peu de sens.
La Banque de France observe même une chute de la productivité depuis 2019, liée à une cadence trop rapide et à une charge mentale croissante.
On est parfois occupés à 100 %, mais sur des tâches qui n’ont que 10 % d’impact.
👉 Mais à quel prix ?
⚠ Une santé mentale en berne
Cette hausse de la productivité s’est accompagnée d’une intensification du travail : plus, avec moins de pauses.
La conséquence directe : la naissance de nouvelles maladies liées à la santé mentale.
Anxiété, burn out, dépression.
Selon une étude de l’Ifop menée en janvier 2025, 62% des salariés français lient la dégradation de leur santé mentale à la charge de travail.
Autrement dit : on produit plus, mais on est aussi plus fatigués et plus stressés.
Alors quand j’ai discuté de réduction de temps de travail avec Jean-Pierre Nadir, il m’a fait une remarque intéressante :
Sur le papier, c’est beau. Mais si tu passes ce temps à scroller ou derrière un bar : est-ce que ça te rend vraiment plus heureux et détendu ?
Il n’a pas tord !
🤯 La sur-sollicitation mentale
Quand on rentre à la maison, après 35h de boulot et un quotidien de parent, on n’a plus la tête à pratiquer des hobbies qui nous donnent envie.
On n’a plus forcément envie de réfléchir.
Et certaines entreprises l’ont bien compris et s’accaparent ce qui nous reste d’attention grâce à de la dopamine (le neurotransmetteur du plaisir) livrée sur un plateau :
TikTok, Instagram, Youtube, Netflix…
Selon une étude menée par DataReportal en 2024, un·e Français·e passe en moyenne 5h47 par jour sur Internet, dont 1h46 sur les réseaux sociaux.
Presque 2h par jour… d’attention donnée à autre chose que nous-mêmes.
Votre cerveau est en sollicitation permanente, devient incapable de plonger dans une tâche profonde et se fatigue encore plus.
Alors oui, on est capable de produire plus, plus vite… au détriment de notre santé mentale.
Est-ce que cela vaut vraiment le coup de travailler moins longtemps… mais de se cramer au travail ? (et ne plus profiter de notre temps libre).
C’est de ce constat que nous sommes partis chez Pimpant pour repenser notre façon de travailler et notre rapport au temps dans sa globalité.
Objectif : Travailler moins, pour travailler mieux, sans nuire à sa santé mentale. 👇
✨ Comment reprendre le contrôle de son temps grâce à la sauce Pimpant ?
C’est la question que l’on s’est posée avec Karline lorsque l’on a imaginé notre façon de travailler chez Pimpant.
On a une super équipe, mais on a aussi remarqué que certains membres se mettaient régulièrement dans le rouge :
Accumulation de taches.
Perte de focus en travaillant sur plein de petites taches qui ont peu d’impact.
Envie de faire plus et mieux, au détriment des activités persos.
C’est peut-être le souci des sociétés à mission.
On sait que notre travail a du sens, alors on a envie de se donner à fond pour avoir du résultat.
Le problème, c’est qu’à long terme, ce rythme n’est pas tenable.
Surcharge mentale.
Erreurs.
Perte de confiance en soi.
Alors grâce à des temps d’échanges individuels (le 1to1), on a analysé et décelé des soucis dans la routine de nos équipes.
Voici ce que l’on a mis en place pour travailler mieux et apprendre à se concentrer :
1️⃣ Création d’un fil rouge annuel pour avancer ensemble dans la même direction
Une grande thématique ludique, fédératrice et porteuse de sens pour imager la prochaine étape de notre aventure chez Pimpant. Cette année 2025, l’équipe Pimpant se transforme en Brigade Étoilée ! Chaque thématique est également associée à des objectifs pour mesurer notre avancée :
💰 1 objectif financier,
🌍 1 objectif environnemental,
🧑 1 objectif social.
Grâce à elle, chaque membre possède un fil rouge sur lequel se concentrer.
2️⃣ Création d’OKR (Objectives Key Results) trimestriels
Lorsque toute l’équipe a pris connaissance des objectifs qui assureront le succès de Pimpant cette année, chaque personne les décline selon son métier sous forme d’OKR (Objectives and Key Results). L’idée est d’étudier chaque grand objectif et de se demander :
“Quelles actions mesurables et réalisables vais-je pouvoir mettre en place pour atteindre ces objectifs ?”.
Grâce à eux, chaque membre sent qu’il contribue individuellement à la réussite du projet.
3️⃣ Inciter à se fixer 3 objectifs clés maximum par semaine
Votre to do list est prête ? Surlignez les sujets qu’il faut absolument traiter cette semaine et qui apporteront le plus de valeur. Vous vous concentrerez en priorité dessus. Si le reste n’est pas fait, ce n’est pas grave. Vous aurez quand même très bien contribué à l’atteinte des objectifs sans vous cramer le vendredi soir !
Grâce à eux, chaque membre sait qu’il fait avancer le projet dans la bonne direction, peu importe si le reste de la to do est terminée ou non.
4️⃣ Méthode de gestion de l’agenda en fonction de son rythme personnel
Rien de plus inefficace que de se forcer à faire une tache quand on n’a plus l’énergie pour l’accomplir. Alors pour y remédier, l’important, c’est de se connaître soi-même.
A quelle période de la journée ai-je le plus d’énergie ?
A quel moment ai-je de gros coups de fatigue ?
Et hop, vous organisez vos journées autour de ce rythme. Si vous avez de l’énergie le matin, vous y glissez des taches stratégiques qui demandent de la réflexion. Vous avez un coup de barre après manger ? Le bon moment pour traiter vos emails de manière machinale. 😉 Et quand vous bloquez totalement = allez prendre l’air, vous reviendrez reboosté !
Si votre agenda respecte votre rythme, vous allez avancer plus sereinement sur les taches qui ont de l’impact.
5️⃣ Baisse du nombre de réunions et limite maximale de 40 min
Selon l’Ifop, les réunions des cadres dureraient en moyenne 1h19. Imaginez quand vous avez 3 réunions le lundi. Ajoutez à cela 20 min pour se reconcentrer sur une tâche. La journée est vite foutue. Chez Pimpant, on limite les réunions à 40 min maximum. C’est le temps limite d’attention de notre cerveau. Et en lien avec le point précédent : pas de réunions pendant vos moments de productivité.
Moins de réunions = moins de temps gâché à devoir se reconcentrer.
6️⃣ Points bi-mensuels avec Karline pour parler organisation et santé mentale
Le 1to1 c’est un moment qui permet de tisser du lien et de mettre l’humain au premier plan. C’est important de découvrir la personnalité des membres avec qui l’on travaille, de comprendre leurs attentes, leurs peurs, leurs contraintes perso pour créer un environnement de travail qui soit adapté à leurs besoins. Ça n’apporte que du positif pour la personne et l’entreprise.
7️⃣ Semaine de 4 jours pour tous, selon les envies de chacun
Sûrement notre spécificité la plus connue aujourd’hui. Chez Pimpant, on propose la Semaine de 4 Jours (32h sans perte de salaire) à tous ceux qui souhaitent l’utiliser. Elle n’est pas obligatoire car certains membres de l’équipe préfèrent étaler leur semaine sur 5 jours. On la voit plus comme un outil à disposition.
SAUF qu’elle ne fonctionne pas si les points listés ci-dessus ne sont pas respectés car on ne veut pas faire “la semaine de 5 jours en 4 jours”.
L’objectif de la Semaine de 4 jours, c’est d’avoir plus de temps de qualité pour soi, mais il s’agit surtout d’un outil qui permet de prendre du recul sur son organisation.
Si votre to do list ne rentre pas confortablement en 4 jours, c’est qu’il y a un souci :
🔸 Des taches en trop qui n’ont pas d’impact important (à supprimer, à déléguer…)
🔸 Des moments de defocus (trop de réunions, de notifications qui pertubent la concentration…)
Avec l’équipe, on a testé la Semaine de 4 jours pendant 6 mois avant de valider le concept. Chaque mois, on décelait des problématiques organisationnelles (les points listés ci-dessus).
Alors oui, c’est génial de voir plein d’entreprises la tester, mais :
Si le rapport au travail n’est pas repensé en amont, la Semaine de 4 Jours peut devenir source de stress supplémentaire.
En réalité, il existe plein d’autres astuces pour améliorer son organisation et se libérer du temps de qualité. Ici, elles sont appliquées au travail, mais vous pouvez totalement les appliquer à la maison (ex : couper les notifications de votre téléphone… c’est redoutable !) 👇
🧭 Ce qu’on en retient ?
👉 Le problème, ce n’est pas qu’on ne travaille pas assez. C’est qu’on ne prend plus le temps de bien travailler, ni de bien vivre.
Depuis l’ère industrielle, on a réduit notre temps de travail sur le papier… mais on l’a compressé jusqu’à l’extrême. On produit plus. On va plus vite.
Mais à quel prix ? Stress, charge mentale, perte de sens.
Et même quand on ne travaille plus, notre attention continue d’être captée : par les écrans, les notifications, les sollicitations permanentes.
Le vrai luxe aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir du temps. C’est de pouvoir choisir comment on l’utilise.
Chez Pimpant, on a choisi de ralentir.
De se recentrer sur ce qui a de l’impact.
De repenser notre manière de travailler pour mieux vivre ensemble.
Parce que oui, ralentir…
C’est peut-être le meilleur moyen d’avancer !
👉 Et vous, dites-moi, avez-vous l'impression de vous éparpiller au travail ? Comment vous sentez-vous après votre journée ? Que mettez-vous en place pour vous organiser et savourer les moments ?
Si ce contenu vous plaît et que vous avez envie d’en apprendre encore plus cette année, n’hésitez pas à mettre un petit ❤️ juste en haut de cet article ! Ça nous aide à faire connaître notre culture du travail auprès d’autres entreprises qui pourraient l’adopter. MERCIII !
A très vite,
Baptiste
Bonjour, justement aujourd'hui j'ai prévu de re-visiter le musée Jean Jaurès à Castres...
Indépendante, il est encore plus facile de se laisser aspirer par l'activité. Pas de jour en particulier, s'il faut
s'activer le samedi-dimanche, pas de souci (stands sur salon). Cependant, je ne le considère pas comme un "travail" au sens contraignant, mais comme un accomplissement. C'est facile, mes enfants sont adultes, ça simplifie bien les journées, même si j'aime qu'on se retrouve autour d'un repas que je confectionne lorsqu'ils sont présents (souvent une simple soupe, savoureuse et revigorante). En outre, la rémunération n'est pas que pécuniaire lorsqu'on exerce une passion... gestion du temps oblige, j'en termine ici pour mon blabla 😉
Bonjour, Je vois bien l'impact sur les métiers "supports". Est-ce que c'est applicable sur une ligne de fabrication, d'assemblage? Merci encore pour ces réflexions très inspirantes. Qu'en pense Mr Nadir? Re merci!! Bonne quinzaine