Découvrez le meilleur témoignage sur la semaine de 4 jours 🇫🇷
#24 Interview de Laurent De La Clergerie, CEO de LDLC
Hello c’est Baptiste, j’espère que vous allez bien ce matin 😃 ! Vous êtes presque 5 000 à découvrir les coulisses de Pimpant. C’est juste énorme, je vous remercie. 🤩
Aujourd’hui, je vous propose de faire escale chez LDLC, le groupe français n°1 en vente de matériel informatique en ligne, et de commencer la journée par un échange avec Laurent De La Clergerie, son fondateur. 👇
Si je vous parle de LDLC sur Papapillon, c’est pour une bonne raison : Laurent De La Clergerie a proposé la semaine de 4 jours à toute son équipe (+1 000 personnes) dès 2021. En France, on venait à peine d’initier toutes les entreprises au télétravail suite au confinement. 😬
LDLC, c’est aussi une entreprise reconnue pour le soin qu’elle apporte à ses clients avec un SAV aux petits oignons. Cette vision du bien-être des clients, chez LDLC, elle est aussi valable pour tous les salariés. Venir travailler chez LDLC, c’est faire partie d’une aventure dans laquelle on s’éclate !
Et c’est l’une des raisons pour laquelle la semaine de 4 jours était une évidence. Cheminement avant mise en place, vision du bien-être, bénéfices, suivi… plongeon dans les coulisses de LDLC 👇
🤩 Ce que vous allez découvrir aujourd’hui :
💡 Une idée en phase avec l’âme du projet
🎉 Un outil pour bien vivre l’aventure LDLC et s’éclater !
🎙 Des échanges transparents & honnêtes avec 100% des salariés
🤝 Se faire confiance, c’est la base de tout
⏳ Temps de lecture : 4 minutes
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Découvrir les éditions précédentes de Papapillon comme par exemple : le retour d’expérience de 4 ans de télétravail pour Margaux, le fonctionnement de notre bureau virtuel, ou encore le la façon dont on a mis en place la semaine de 4 jours
💡 “Comment faire en sorte que les gens se sentent bien chez LDLC ?”
👉 La réflexion initiale
Il y a une question que tout entrepreneur (normalement) se pose quand l’équipe s’agrandit :
Comment faire en sorte que les équipes se sentent bien ?
C’est une question que se posait Laurent De La Clergerie en 2019 lorsqu’il a découvert un article résumant le test de la semaine de 4 jours effectué chez Microsoft, dans sa filiale de Tokyo. Ce test, qui avait duré le temps d’un été, s’était conclu par une grande liste de bénéfices alors que le pays était plutôt connu pour son dévouement sans limites au travail :
😁 Augmentation du bonheur des salariés
📈 Hausse de la productivité
⚡ Réduction de la consommation d’électricité et de papier
La semaine de 4 jours avait été testée, mais pas forcément validée.
Sauf que l’idée a germé dans la tête de Laurent !
Le constat de Laurent est le suivant : si cette réduction du temps de travail améliore la qualité de vie d’autant de personnes, c’est évident qu’il faut le mettre en place !
“Je n’y avais pas pensé avant mais si on peut le faire, ce serait bien de le faire !”
Alors Laurent s’est posé deux questions :
Est-ce qu'on pourrait travailler 4 jours ?
Si l’on travaille 4 jours, quelles seraient les conditions ?”
Suite à la découverte de ce mode de travail et à la lecture de nombreux articles, s’en est suivie une période de réflexion plus concrète quant à sa mise en place : coûts, contrats de travail, vision des clients 👇
👉 Les appréhensions vs la réalité
Le coût
Le premier réflexe, quand on veut mettre en place la semaine de 4 jours, c’est de se dire que ça va coûter très cher, car ce n’est pas acceptable de faire rentrer 5 jours en 4, et ce n’est d’ailleurs pas logique, si le but recherché est le bien-être. Travailler 4 jours sur des plages horaires classiques, ça signifie “réduire le temps de travail”. De 35h, on passe à 32h. Et pour que ce soit adopté par tous, la condition, c’est de maintenir les salaires. Comme le contrat de 32h n’existe pas en France, il faut passer l’équipe en temps partiel et augmenter le taux horaire. Maintenir les salaires, cela a donc un coût.
Réalité 👇
”Je m'étais fixé que ça coûtait à peu près 5% de la masse salariale de passer à la mesure. Et puis, à la fin, je me suis rendu compte que je m'étais trompé sur le coût et que ça ne coûtait pas tant que ça !”
Ce qu’en penseraient les clients
Ce qui est intéressant avec LDLC, versus Pimpant, c’est que sa clientèle n’a pas forcément d’attentes particulières quant à l’engagement social de l’entreprise. Chez Pimpant, on a réuni une communauté soucieuse de l’environnement et du bien-être alors, la semaine de 4 jours, c’est validé par nos clients.
Chez LDLC, dont 30% du CA vient du BtoB (pro), l’attente n°1, c’est la qualité du produit ET du service. Et le questionnement de Laurent est intéressant :
Je m'étais posé la question à l'envers. Je me suis dit : si tu passes aux 4 jours, est-ce qu'il n'y a pas des gens qui vont se hérisser contre toi du fait que tu oses dire que l’on travaille que quelques jours. Je voyais bien que ça pouvait être apprécié chez les particulier. Mais pour le côté pro, je me disais “waouh peut-être que ça va faire l'effet inverse”.
Réalité 👇
Alors, au final, il y en a peut-être qui sont partis, mais je ne l'ai pas trop vu. Par contre, je me suis rendu compte que finalement, ce n'est pas le patron qui achète, c'est souvent l'acheteur. Et l'acheteur, lui, il a envie de bosser 4 jours. Donc, il est plus enclin à venir chez nous, en se disant, “voilà une boîte qui va de l'avant” ! Je pense qu'on en a plus qui sont venus qu'il y en a qui sont partis, au final. En tout cas, je n'ai jamais eu une réaction de quelqu'un qui s'est braqué en disant “je ne viens plus chez vous puisque vous êtes aux 4 jours”.
En résumé (et en bref) 😁 :
Ce que j’ai adoré dans cet échange, c’est que Laurent a une vision très claire de l’aventure LDLC et des émotions qu’il a envie de transmettre aux personnes qui le rejoignent ! 👇
🎉 ”Les gens qui vivent l’aventure avec moi doivent être bien. Que ce soient les clients ou les gens en interne.”
👉 Une aventure à bien vivre ensemble
On entreprend pour diverses raisons. Pour certains, c’est l’argent. Pour d’autres, c’est pour avoir un impact positif sur le monde. Pour Laurent, c’est parce qu’il aime entreprendre et qu’il s’éclate dans une aventure qui lui permet de tester toujours plus de nouvelles choses. 🔥 Et ce que je trouve incroyable, c’est que cette envie d’assurer le bien-être des personnes avec qui il collabore, “ça a toujours été”.
LDLC, c’est :
Externe : un service client élu “Meilleur Service Client de l’Année”
Interne : la semaine de 4 jours, le congé paternité de 20 semaines, 13ᵉ mois…
Je fais une boîte pour m'éclater, pour pouvoir faire d'autres projets. Ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas pour avoir une belle montre, avoir une belle voiture. C'est parce que je suis entrepreneur et j'ai envie de pouvoir m'éclater et faire plus de trucs. Et donc, les gens qui font ça avec moi doivent être bien, que ce soit les clients ou les gens en interne.
Sa vision de l’entrepreneuriat, comme il l’explique, c’est “comme un jeu où l’on doit tous se sentir bien dans le jeu”. Finalement, c’est un jeu dans lequel la quête est collective, stimulante, mais surtout agréable. C’est ce qui permet de créer une équipe soudée, productive et finalement un ADN hyper fort.
👉 Une aventure dans laquelle chacun trouve son compte
Il y a un truc que je mets souvent en parallèle, c'est qu'il y a beaucoup de boîtes qui vont écrire des valeurs et puis surtout une raison d'être. On n'en a pas. Un truc qui est plus fort, c'est qu'on a une âme. Chaque personne chez LDLC sait pourquoi elle travaille avec nous. Chacun a sa raison d’être là et c’est ça qui constitue l’âme de LDLC.
Ces “raisons d’être là” ? C’est ce qui a mené LDLC à cette culture du bien-être :
respect du client
respect du bien-être
respect du travail
fierté de travailler pour une boîte française
🌟 Je suis aligné avec ce discours car quand on recrute une personne chez Pimpant, c’est parce qu’elle a envie de faire partie de l’aventure et qu’à son échelle, elle contribuera forcément à la réussite du projet. Ça permet de créer une cohésion d’équipe forte et d’avancer vite dans la même direction.
Sauf qu’on ne peut pas toujours aller vite sans freiner (sous peine d’aller droit dans le mur ou d’exploser en vol). Alors pour continuer d’avancer, et s’entourer des meilleurs, on a besoin d’outils. Cela peut être des outils d’organisation, de discussion, de gestion du temps…
👉 Des conditions de travail qui attirent et préservent de super profils
On m’a souvent posé une question intéressante… que j’ai reposée à Laurent :
Tu n’as pas peur qu’on postule chez LDLC juste pour les conditions de travail ?
Il y en a forcément un peu, mais il y a surtout des gens qui sont super bons et qui ont envie de meilleures conditions de travail et de retrouver un équilibre de vie pro perso. On recrute très peu, mais on voit que dans les gens que l’on reçoit, il y a des gens que tout le monde rêverait d'avoir !
Il y a des gens qui se défoncent dans leur boulot (parce qu’ils aiment ce qu’ils font) et qui ont envie de retrouver un équilibre de vie pro/perso. Ils veulent juste de bonnes conditions de travail et voudraient aussi se reposer quand ils en ont besoin.
Et tout le monde fait la semaine de 4 jours ?
Ce que l'on a observé, c’est qu’il y a des personnes qui bossent à fond et qui sont au-dessus de quatre jours, en réalité. Mais, en discutant avec eux, c'était intéressant parce qu'ils m'ont dit : ”Dès que j'ai besoin, soit de prendre l'après-midi, soit de prendre un rendez-vous, soit de quoi que ce soit, j'ai ma soupape. Je la prends quand je veux, je n'ai rien à demander à personne, ça m'aide. Et du coup, ça me permet de décompresser et de gérer sur le truc.”
Et ça, c'est génial. Parce que ces gens-là, de toute façon, étaient déjà à six jours ou à sept. Ils arrivent quand même à profiter de cet outil à et relâcher la pression. Ils s’en servent comme soupape de décompression.
Plus l’interview avançait, et plus je me posais une question : comment savoir si tout le monde vit bien ce changement quand on est +1 000 dans l’entreprise ? 😯 Clairement, le questionnaire mensuel créé chez Pimpant deviendrait une usine à gaz chez LDLC. Réponse 👇
🎙 ”Chaque année, je rencontre tous les salariés”
Tous les ans, pendant 1 semaine, Laurent De La Clergerie rencontre TOUS les salariés par petits groupes de 10 à 30 personnes.
Objectif : inciter chacun à poser toutes ses questions et y répondre avec une transparence totale et beaucoup d’honnêteté.
Le principe est toujours le même :
On privilégie le dialogue, c’est la raison pour laquelle de petits groupes sont créés
Et Laurent comme toujours par : « je n'ai rien à vous dire, par contre vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez sur tous les sujets que vous voulez et je répondrai à tout. »
Heureusement, les questions sont posées à l’avance, pour préserver l’anonymat et éviter ce genre de situations 👇
C’est grâce à ce format que Laurent et ses équipes réussissent à instaurer une relation de confiance forte, qui est, selon lui, la clé d’un bon fonctionnement.
🤝 ”Quand la confiance est installée, on peut donner et on reçoit plus en retour”
Quand on a cet esprit d'équipe, quand on a cette âme, quand on a tout ça, au final, ça fonctionne. C'est pas le monde des bébés et des bisounours, c'est toujours des gens qui s'aiment pas, mais il y a une énergie positive qui est bien au-delà des autres boîtes.
Ce qu’il faut retenir de tout cet échange, c’est que tout est lié ! Plus on incite l’équipe à se faire confiance, plus cela profite à la qualité de vie de tous et à la productivité de l’entreprise. Cela crée une culture d’entreprise et un esprit d’équipe forts. Les gens se sentent bien et le tout avance dans le bon sens !
📋 C’est quoi la suite ?
La semaine prochaine, on parle “culture de l’écrit”. Chez Pimpant, notre bureau, c’est Slack. Alors pour collaborer efficacement à 20, on a revu notre façon de travailler : moins d’appels, plus de comptes rendus ! Spoiler : ça pourra vous être utile, car au bureau, on perd beaucoup de temps en réunion sans avoir de résultats. 😉
Si ce contenu vous plaît, n’hésitez pas à mettre un petit ❤️ juste en haut de cet email ! Ça nous aide à faire connaître notre culture du travail auprès d’autres entreprises qui pourraient l’adopter. MERCIII !







Excellent exemple. On nous oppose trop souvent la mise en place de nombreuses solutions ou orga innovantes pour des questions d'effectifs, prétextant que tel ou tel principe ne peut être mis en place que dans des micro-entreprises ou de toutes petites pme. La question de la productivité, elle aussi, est un (mauvais) argument mis sur la table pour renier des principes comme la semaine de 4 jours. Merci pour cet article. Bonne journée :)
Bonjour,
Nous souhaitons le mettre en place dans notre PME. Comment cela se gère t-il juridiquement pour les cadres au forfait jour ?
Faut-il modifier le contrat de travail ?
Merci